photoshop : savoir si les pixels de la photo sont "étirés"|Impression|Forum|Fotoloco
4 décembre 2013
Bonjour à tous,
je suis en train de réaliser un livre photo sur photoshop avec j’avais une question.
Comment savoir si ma photos va dépasser la taille maximale autorisée pour rester à 300 dpi ?
On sait qu’un photo de 12 millions de pixels ne pourra pas avoir une taille de plus de 35cm x 27cm (avec une résolution de 300dpi).
Mais si on dépasse cette taille, est ce que ça va se voir sur la qualité de la photo ?
Clément
5 janvier 2014
Bonjour Clément,
Je n’ai pas d’expérience de l’édition d’un livre et je ne possède pas photoshop, mais le sujet m’intéresse, tout comme d’ailleurs la question de l’impression en général.
Pour faire simple je dirais: « suis les instructions de ton imprimeur ». Mais pour aider à comprendre ce que va dire ton imprimeur je partage ici ce que j’ai compris du problème.
J’essaie ici juste d’apporter quelques éléments de réponse; un peu d’eau au moulin, en espérant que d’autres plus compétents et expérimentés complèteront ma réponse, voire corrigeront mes erreurs s’il y a lieu.
Ta question est à double niveau je crois. D’une part elle pose la question de l’utilisation de l’outil d’édition de livre photo pour dimensionner correctement les images à imprimer (comment contrôler la résolution via l’interface photoshop/plug-in éditeur), et d’autre part elle pose la question de quelle doit être la résolution effective de l’image pour une qualité d’impression optimale.
En ce qui concerne l’outil je ne peux rien dire du fait de mon manque d’expérience. Ceci étant, j’imagine que les éditeurs n’imposent pas de limites trop contraignantes sinon les clients seraient déçus du résultat… pas bon pour le business. Dans le doute je pense qu’il doit falloir prévoir ta mise en page et faire toi même le rééchantillonage en déclarant la résolution souhaitée et avec le nombre de pixels nécessaires exact en fonction de l’emplacement et de la taille d’image que tu souhaites. Cela vaut mieux que de formater toutes tes photos à la même dimension et laisser le logiciel rééchantilloner.
Mais bon encore une fois je n’ai pas cette expérience et peut être que les logiciels sont très ergonomiques pour faciliter cette manip sans te prendre la tête photo par photo.
En ce qui concerne la résolution à choisir pour une impression optimale je dirais que ca dépend de 2 choses:
– Le procédé d’impression
– La distance à laquelle l’impression est faite pour être vue.
Je m’explique. Tu dis (et on l’entend souvent) qu’il faut que la résolution de la photo soit de 300 ppi (pixels par inch) pour une impression de bonne qualité et que donc, avec 12MP on est limité à environ 35cm x 27cm. En extrapolant le raisonnement à l’appareil qui a aujourd’hui la plus grande résolution (hors matériel pro spécifique), le Nikon D800 avec 36MP, on serait limité à 58cm x 44cm. Mais alors comment fait on pour imprimer des images de 1m x 75cm avec une bonne qualité comme ce que l’on peut voir sur les expo des grilles du jardin du Luxembourg? Tout simplement la résolution de l’image est moindre (en ppi, mais le nb de pixel est le même). La qualité est-elle moindre? Non. Simplement les 2 impressions ne sont pas faites pour être vues à la même distance.
L’impression d’une image 300ppi sera excellente pour être vue à 50cm (vu de plus loin ce sera très petit), l’impression d’une image à 100ppi sera excellente pour être vue à 3m (plus proche on notera les points d’impression).
Dans ton cas, pour un livre, effectivement, la taille recherchée est sans doute aux alentours de 35cm x 27cm ou un peu moins et donc c’est bien aux alentours de 300ppi qu’il faut dimensionner ta photo. Mais est-ce 300ppi exactement ou un peu plus ou un peu moins?
J’en viens au second point. Le procédé d’impression. J’en distingue principalement 4:
– l’offset (qu’il soit numérique ou traditionnel)
– le jet d’encre
– des procédés quasi photographiques (type Kodak Durst Lambda)
– la sérigraphie (pour les impressions très grand format sur bâche etc…)
Chaque procédé a ses caractéristiques propres, ses avantages et ses contraintes.
Il est important de bien comprendre la différence entre une image affichée à l’écran et une image imprimée. L’image affichée à l’écran est composée d’un ensemble de pixels contigus, chacun ayant sa propre couleur (codée sur 8 ou 16bits), indépendamment du pixel voisin (hors compression). Il y a un certain nombre de pixels en largeur et en hauteur, et selon la taille que l’on souhaite donner à l’image on va exprimer la résolution en ppi (pixels par inch).
En revanche, l’image imprimée n’est pas du tout constituée de pixels aux couleurs indépendantes. Elle est constituée d’un nuage de points de couleurs fixes. Et à une distance « suffisamment lointaine » l’Å“il ne distingue pas les points individuels mais la couleur résultante de la synthèse. Le procédé d’impression à aussi sa propre résolution (combien de points sur une surface donnée). Et toute ta question revient en fait à déterminer quelle est la bonne résolution d’image (en ppi) adaptée à telle ou telle résolution d’impression.
La répartition du nuage de points imprimés s’appelle la trame.
Pour ce (trop?) long post je me limiterai au cas de l’offset puisque je suis à peut près sur que c’est ainsi que ton livre sera imprimé.
Note au passage qu’il y a principalement deux façons d’imprimer en offset: la quadrichromie (CYMK) et l’hexachromie (CYMK + Orange + Vert). Le procédé de quadri utilise une trame linéaire tandis que le procédé hexachromie utilise une trame aléatoire (trame stochastique).
Là aussi pour être concis je me limiterai à la quadri et la trame linéaire car c’est le plus commun  (Par contre l’hexachromie couvre un gamut plus étendu). Je te laisse vérifier avec ton imprimeur quel est le procédé qu’il utilise.
En quadri, l’image finale est constituée de la superposition d’une trame cyan, d’une trame magenta, d’une trame jaune et d’une trame noire. Chaque trame est constituée de points qui sont tous espacés de la même distance (c’est pourquoi on parle de trame linéaire). La densité de couleur est modulée en faisant varier la taille des points. Le nombre de points imprimés par pouce est appelé la « linéature » de la trame. La linéature est exprimée en lignes par pouce (line per inch, lpi).
Et c’est là que tu trouveras ta réponse. Dans le cas général il est admis que pour une linéature donnée (en lpi), la résolution optimale de l’image à imprimer (en ppi) doit-être du double. Et comme la linéature la plus répandue est de 150 lpi, cela explique pourquoi on dit qu’il faut des images en 300ppi. Si la résolution d’image est vraiment moindre tu n’exploites pas tout le potentiel de la qualité d’impression ; si la résolution d’image est supérieure le fichier sera plus lourd mais l’impression pas meilleure.
Mais note bien que cette règle du double est un cas général et en fait elle intègre une marge pour permettre des ajustements de dernière minute au pré-presse. Si tu es absolument certain que la taille d’image ne sera pas retouchée, alors la qualité maximale d’impression est encore atteinte pour un ratio ppi/lpi de 1.55. (Je ne sais pas quelle est la preuve scientifique mais j’ai lu cela dans une doc technique je ne sais plus trop où).
En tout cas ca veut dire que si tu es certain que:
– Ton impression est faite en offset quadri
– De linéature 150 lpi
– Ton image ne sera pas retouchée
Alors, dans ce cas, une résolution d’image de 232 ppi sera imprimée sans perte de qualité (150 lpi x 1.55 = 232.5 ppi)
Voilà , tu as ta réponse. En théorie tu peux imprimer tes 12MP jusqu’à 44cm x 33cm pour un affichage destiné à être vu « à proximité ». Ca fait un gros livre
Enfin, en ce qui concerne mon expérience des impressions par procédé photographique, j’ai fait faire des impressions Kodak Durst Lambda sur papier métallisé de mes photos en 250ppi. Franchement je trouve le résultat très très bon.
(Au lecteur qui a persévéré jusque là , désolé je ne m’étais pas rendu compte de combien ce post serait long quand j’ai commencé).
J’espère que nos amis fotolokistes qui ont déjà imprimé des livres partageront leur retour d’expérience; la pratique valant bien plus que la théorie.
En tout cas Clément je te souhaite bon courage et un beau livre. Dis nous comment tu as fait au final et quel retour d’expérience tu en retiens.
Cordialement,
AstragaleÂ
4 décembre 2013
Salut Astragale,
oui en effet long post.
mais tu as apportés des informations intéressantes, merci beaucoup.
pour répondre rapidement sur ma technique de réalisation de mon livre, je réalise chaque page, appelé aussi projet ou présentation il me semble (une page par fichier) sur lequel je dispose (compose) mes photos sur la feuille. J’aurais donc par exemple sur une page de 30cmx30cm, 2 ou 3 photos avec du texte. J’enregistrerai ensuite l’ensemble de la page comme un jpeg en 300 dpi.
l’histoire des pixels étirés ne se posera pas sur ma feuille de mon livre, car c’est du 30cmx30cm donc pas assez grand.
mais c´était par exmple en effet si je décide de réaliser une page (une grande toile de 3mx2m en 300 dpi) et que j’insere plusieurs photos plus grande pour etre en 300 dpi, est ce que la résolution va diminuer (200 dpi par exmple) ou que les pixels de la photo vont etres étirés ?
enfin, y a t’il une formule pour connaitre la résolution de la photo en fonction de la distance a laquelle on la regarde ?
merci pour toutes les informations et réponses que tu as deja apportées.
clément
5 janvier 2014
Bonjour Clément,
Je crois qu’en fait tu prends le problème un peu à l’envers. Un pixel n’a pas de dimension et donc il ne « s’étire » pas.
Un pixel est juste la plus petite entité de ton image à laquelle est affectée une couleur RVB codée sur 3 fois 8 bits (ou 3 fois 16 bits dans certains TIFF). La taille d’impression va être fixée soit par la valeur que TU déclares en ppi soit par la valeur que TU déclares en longueur/largeur (ce qui revient au même). Cela n’affecte pas les pixels tant que tu ne demandes pas de redimensionnement.
Par contre tu peux décider de redimensionner l’image (changer le nombre de pixels), le logiciel opère alors un ré-échantillonage en recalculant la valeur de couleur de chaque nouveau pixel en extrapolant au plus proche.
Si tu réduis le nombre de pixels, tu as une perte d’information (de qualité) mais le fichier est plus léger.
Si tu augmentes le nombre de pixels, tu ne crées pas plus d’info (pas meilleure qualité) mais le fichier est plus lourd.
Par contre si ton but c’est de juxtaposer plusieurs images au sein d’un fichier unique, que l’une fait 1000x1000pix et que l’autre fait 500x500pix (peu importe leur ppi original) alors, en redimensionnant la 500×500 en 1000×1000 elles auront la même taille dans le fichier de réception.
La dimension d’impression de ton image finale dépendra uniquement du nombre de pixels et de la valeur que tu déclareras en ppi pour ton fichier de réception.
Pour une impression en 2m par 3m tu auras 2 problèmes. D’abord trouver des procédés d’impression qui permettent ce grand format, ensuite le poids de ton fichier. C’est pour cela que les affiches 4 par 3 sont imprimées en plusieurs morceaux.
En un seul fichier, si tu conserves un nombre de pixels qui permet effectivement 3mx2m à 300dpi, ca fait environ 837 mega pixel; soit environ 2.6 GigaOctet en TIFF 8bits. Je ne suis pas certain que les logiciels gèrent des fichiers image unique de cette taille.
Donc j’imagine que pour une impression 3m x 2m tu devras obligatoirement rééchantilloner à la baisse pour avoir un fichier manipulable de disons maxi 200MB c’est à dire pour un TIFF 8 bits environ 64 MP, environ 10k pixels de large et donc tu devras déclarer environ 85ppi pour obtenir la taille d’impression souhaitée.
Est-ce que 85ppi ca donnera une impression de qualité? Tu sais qu’il faut que ton procédé d’impression offre une linéature d’au moins 45 lpi pour reproduire cela proprement. Reste à voir si, à la distance à laquelle l’image doit-être vue, ca convient.
5 janvier 2014
Clement_1666 a écrit
(…)
enfin, y a t’il une formule pour connaitre la résolution de la photo en fonction de la distance a laquelle on la regarde ?
(…)
Â
Très bonne question. Je ne sais pas vraiment. Je viens de taper « pouvoir séparateur de l’Å“il » dans Google et bien sur Wikipédia (une sorte de grand fotoloco mais qui ne parle pas que de photo) a un article à proposer.
http://fr.wikipedia.org/wiki/P…..A9solutionÂ
Je te laisse voir par toi même. En gros on y apprend que l’oeil humain peut distinguer 2 points séparés de 100km sur la Lune (oui super!) et de 1mm à 3m de distance (ah c’est déjà plus utile).
Disons que ma photo je veux l’observer à 30cm de distance.
En appliquant une petite loi de Thalès on se dit que donc à 30cm de distance l’Å“il peut distinguer 2 points séparés de 0.1mm. C’est à dire (et c’est ca que l’on cherche) que l’Å“il ne peut PAS distinguer 2 points plus proches que 0.1mm à 30 cm de distance.
Pour un document imprimé avec une trame linéaire je ne sais pas si ce sont les points de même couleur qui comptent ou 2 points quelconques. Si quelqu’un sait, merci de confirmer. Logiquement, j’imagine que la couleur ne compte pas et que le but c’est que les points magenta soient suffisamment proches des points cyan pour que l’Å“il les confondent et crée le mix de couleur résultante.
Nous disions que la linéature habituelle est de 150 lpi. Ca fait 2 points d’une même couleurs séparés de 0.17mm. Comme il y a 4 couleurs, il y a 4 fois plus de points donc en moyenne 2 points sont séparés d’environ 0.4mm (et des poussières). On est bien en dessous des 0.1mm vus à 30cm de distance. La photo aura l’air correcte. (C’est quand même très approximatif comme calcul)
Et pour aller plus loin on peut aussi en déduire que c’est à une distance de 12cm que l’Å“il humain distinguera les points de la trame. Mais 12cm c’est bien en dessous du « punctum proximum » de la plupart des personnes et donc tu peux considérer que c’est une impression correcte en toutes circonstances. (grâce à la photo on révise notre anatomie )
Je te laisse faire le calcul pour d’autres distances et d’autres linéatures. Si je n’est pas été très clair dans la logique du calcul et que tu as vraiment besoin de calculer un cas pratique, n’hésites pas à me donner tes paramètres.
Un dernier mot, j’ai remarqué qu’à distance égale, si 2 images identiques mais de résolution ppi différente sont imprimées avec 2 trames de linéature différente (adaptée à chaque résolution), alors, même si l’Å“il ne distingue pas de réelle différence entre les 2 images à partir d’une certaine une distance, malgré tout l’image imprimée de plus haute résolution (et linéature) à l’air d’avoir un meilleur contraste.
Voilà , bon je ne sais pas si ca t’aide vraiment à éditer ton livre mais en tout cas ca peut toujours servir de se faire une idée de comment marchent les choses.
Cordialement,
4 décembre 2013
Bonjour Astragale,
J’ai compris la notion de pixels, dpi, largeur d’impression mais je n’arrive pas à l’appliquer dans mon exemple.
Je réalise une présentation au format A4. Sous photoshop, je dois indiquer la hauteur (21cm), la largeur (29cm) et la résolution finale (300 dpi).
Dans ma présentation, j’y insère plusieurs photos dont une qui à la résolution de 1062×1499 pix. En 300dpi, cela donnerait une photo max de 9x13cm. Or, j’ai envie que cette photo prenne plus de place sur ma présentation. Elle ne sera donc plus en 300 dpi (malgré que le support final qui sera en 300 dpi). Il est là mon problème, comment savoir que l’on arrive à la taille maximale de la photo insérée pour la résolution maximale ?
5 janvier 2014
Argh!!! Ma longue réponse a été perdue en enregistrant.
Je la refait en plus court.
Je vois ton besoin. Tu n’a pas le choix tu vas devoir redimensionner en agrandissant ton image. Si tu n’exagères pas ca devrait quand même être OK.
Je ne sais pas où se situe la limite de l’exagération. Intuitivement je dirais que le grand maximum c’est de doubler le nombre de pixels car ca fait un pixel extrapolé entre 2 pixels originaux (bon en fait tous les pixels sont extrapolés mais c’est l’idée du ratio entre info originale et info interprétée). Doubler le nombre de pixels c’est multiplier tes dimensions par x1.4. Donc au grand maximum tu pourrais aller jusqu’à 12.6cm x 18.2cm. Mais si tu peux faire moins c’est mieux.
En fait, comme tu n’as pas le choix et tu DOIS redimensionner ta photo, à ta place je me poserais la question du choix de l’algorithme de rééchantillonage. En général par défaut c’est toujours le bicubique qui est utilisé. Mais s’il y a plusieurs algorithmes c’est sans doute que selon les cas certains sont plus appropriés que d’autres. Peut-être que certains sont mieux pour agrandir et d’autre pour rétrécir. Je n’ai aucune connaissances la dessus mais si la qualité d’impression de cette photo compte vraiment pour toi, ca vaut peut être le coup de se renseigner.
NB: Je n’ai pas vraiment de connaissances sur le sujet, j’essaie juste de raisonner logiquement, mais si quelqu’un à une vraie expérience merci de confirmer ou infirmer mon intuition.
En tout cas Clément je te souhaite un beau livre et n’hésites pas à revenir poster ton retour d’expérience une fois le travail réalisé.