Publication de photos et respect de la vie privée|Discussion libre|Forum|Fotoloco
3 décembre 2013
Bonjour à tous.
Certains m’affirment que photographier des personnes dans la rue et publier ces clichés sur le net, sans en avoir obtenu une autorisation écrite, est illégal aux yeux de la loi. Or, comme chacun le sait sur ce site, saisir des moments uniques dans les expressions, ou dans les mouvements que tout le monde voit mais ne regarde pas, est le style de clichés que j’affectionne beaucoup.
Comment faudrait-il procéder, sans transgresser la législation en la matière, sachant que je ne fais ces photos que pour mon propre plaisir et que je n’en fais pas un commerce ?
Blaise devrait avoir la réponse.
Merci de vos commentaires.
Cordialement,
James.
3 novembre 2013
Salut James , question au combien délicate. Ci-dessous copies d’un texte source CNIL :
Les principes issus du droit à l’image
Le droit à l’image permet à toute personne de s’opposer – quelle que soit la nature du support utilisé – à la reproduction et à la diffusion, sans son autorisation expresse, de son image. L’autorisation de la captation ou de la diffusion de l’image d’une personne doit être expresse et suffisamment précise quant aux modalités de l’utilisation de l’image (pour quelle finalité l’autorisation a-t-elle été donnée, quelles sera la durée de l’utilisation de cette image ?).
Dans le cas d’images prises dans les lieux publics, seule l’autorisation des personnes qui sont isolées et reconnaissables est nécessaire. La diffusion, à partir d’un site web, de l’image ou de la vidéo d’une personne doit respecter ces principes. Le non-respect de cette obligation est sanctionné par l’article 226-1 du code pénal qui prévoit un an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. Pour autant, lorsque la capture de l’image d’une personne a été accomplie au vu et au su de l’intéressée sans qu’elle s’y soit opposée alors qu’elle était en mesure de le faire, le consentement de celle-ci est présumé.
Allons-y pour les interprétationsÂ
Sony SLT A99V / Sony DSC-RX100M2 / Street-Bob 114
1 janvier 2014
Chacun est libre du moment que cette liberté n’empiète pas sur celle des autres.
Sur la voie publique, on ne peut pas empêcher quelqu’un de prendre une photo.
Là où le droit à l’image intervient c’est à partir du moment où le photographe veut exploiter cette photo en dehors du cadre privé personnel.
Donc James, ne t’inquiète pas pour ton grand plaisir.
Par contre effectivement, même pour une simple diffusion sur un site internet personnel, il faut l’accord du modèle puisque un site web est par définition sans limite de territoire et donc est d’ampleur mondiale.
Comme écrit précédemment, la photo d’une foule dans un lieu public et la photo où le visage n’est pas clairement identifiable ne permet pas à une personne d’empêcher une diffusion en invoquant son droit à l’image.
Par contre attention avec ça
 lorsque la capture de l’image d’une personne a été accomplie au vu et au su de l’intéressée sans qu’elle s’y soit opposée alors qu’elle était en mesure de le faire, le consentement de celle-ci est présumé.
Comme Jeppesen l’a écris, paye ton interprétation.
C’est vraiment à nuancer parce que cela voudrait dire que à partir du moment ou l’on fait du studio, la personne pose forcément et donc est forcément d’accord pour une reproduction et une diffusion alors qu’il n’en est rien.
Je ne suis pas expert mais voila mon interprétation :
Il va être très difficile à une personne qui a pris la pose d’empêcher une petite diffusion web (réseaux social personnel du photographe) qui n’a pas de vocation promotionnelle et lucrative.
Par contre, même si la personne a clairement posé, elle peut tout à fait contester n’importe quelle diffusion et/ou reproduction à partir du moment où la prise de vue a été réalisé par un professionnel (pro = personne morale immatriculé dont la photographie fait partis de ses activités). Car toute diffusion même sur un simple facebook a forcément un but au moins promotionnel.
Autre point ; si la photo a un usage journalistique et une vocation informative, le droit à l’image se heurte à la liberté d’expression et au droit à l’information. Dans ce cas il est quasiment impossible d’empêcher une diffusion/reproduction à moins que la personne photographié arrive à prouver un préjudice.
3 décembre 2013
Merci de vos explications. Donc, dès lors que je fais une photo d’une personne, que je lui avoue après avoir fait le cliché, que je lui remets mon identité, que je lui montre sa photo sur l’écran LCD de mon APN, que je lui propose de lui envoyer cette photo et que la personne accepte, son accord est clairement obtenu. C’est ce que je fais dans la plupart des cas.
Pour éviter d’autres problèmes, il suffit que je lui demande de m’accorder le droit à l’image dans le mail qui contient sa photo, et je suis absolument couvert. Ceci aux yeux de la loi française. Pour ce qui est de la législation en Belgique, je prendrai d’autres informations auprès d’un service juridique.
En tout cas, je vous remercie d’avoir donné une réponse aussi rapidement à mes questions.
Bien cordialement,
James.
1 janvier 2014
Au début des DSLR, quand le 5DmkII venait de sortir, j’avais lus plusieurs idées de photographes qui disaient que cela permettait de prendre en photo quelqu’un et de filmer la demande d’autorisation et la réponse orale de la personne pour avoir une preuve. Je ne sais si c’est une pratique qui se fait ni quel valeur juridique elle peut avoir mais c’est peu être une piste.
L’idéal étant toujours d’avoir un papier avec date et signature manuscrite. Et on ne parle là que dans le cas d’un adulte car dans le cas d’un mineur il faut l’autorisation du responsable légal.
Oui, renseigne toi car je ne connais pas du tout la législation Belge.
3 décembre 2013
Bonjour.
J’ai passé ma soirée à consulter la législation en matière de protection de la vie privée, ainsi que de nombreux commentaires et les jurisprudences.
Les lois en la matière se réfèrent à une directive européenne, ce qui signifie que les restrictions sont les mêmes en France qu’en Belgique.
Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, il faut seulement savoir que Jeppesen a tout à fait raison, et que, par conséquent, les photos faites dans des endroits publics sont soumises à des obligations très strictes.
J’ai enregistré (en PDF) la recommandation émise par la Commission de la Protection sur la Vie privée en date du 28 novembre 2007. Je peux la transmettre par e-mail à qui le souhaiterait.
Cordialement,
James.
1 janvier 2014
James_1898 a écrit
Les lois en la matière se réfèrent à une directive européenne, ce qui signifie que les restrictions sont les mêmes en France qu’en Belgique.
Non, non, attention aux raccourcis facile, une directive n’est pas une loi. Quand l’Europe émet des directives, elles ne font pas autorité sur les Etats membre de l’UE. Les directives Européennes ne sont là que pour orienté les prises de décision politique interne à chaque pays.
En France la référence est l’article 9 du Code Civil et ceux sont les tribunaux français qui sont seuls compétents pour juger de litige lié au droit à l’image sur le territoire français par des personnes de nationalité française. Pas d’Europe là dedans.
James_1898 a écrit
les photos faites dans des endroits publics sont soumises à des obligations très strictes.
Le droit à l’image n’est pas lié à la nature du lieu où elles ont été prises. Qu’une photo soit prise dans un lieu public ou privé, la personne photographié a les mêmes droits. C’est à dire que sans son consentement, il n’est pas légal de fixer et reproduire son image.
James_1898 a écrit
J’ai enregistré (en PDF) la recommandation émise par la Commission de la Protection sur la Vie privée en date du 28 novembre 2007. Je peux la transmettre par e-mail à qui le souhaiterait.
C’est gentil mais là aussi, attention aux raccourcis, comme son nom l’indique, ce n’est qu’une simple recommandation. Elle ne fait pas autorité, elle n’est pas une référence de loi et n’a donc que très peu d’intérêt à notre niveau.
Si tu veux faire simple court et radical ; la meilleure solution et probablement la seule incontestable est d’avoir un contrat de cession de droit à l’image original, daté et signé en autant d’exemplaires que de parties expliquant les droits et les obligations des parties, et qui décrit ce que concède la personne photographié.
23 janvier 2014
Bonjour,
La publication de certaines de mes photos m’amène à la réflexion suivante. Quelle droit et interdiction ai-je sur la publication de photos mettant en scène les personnes que je photographie?
Peut-on exposer sans l’accord de ces gens ces photos dans un lieu public ?
Apposer une signature au bas d’une photo suffit il à en être le propriétaire?
Voila aujourd’hui le lot de questions que je me pose.
une télé qui s’éteint, c'est un cerveau qui s'allume.
Bonjour,
Ci-joint un lien internet qui peut répondre à tes questions:
http://www.dgdr.cnrs.fr/daj/pr…..torisation
3 décembre 2013
Concrètement pour la « photo volée » : si je vois que la personne n’est pas d’accord, je ne prends pas la photo. Ou je l’efface si elle est déjà prise, et je ne l’exploite pas.
Si la personne ne voit pas qu’elle est prise en photo, ou qu’en tout cas elle ne se manifeste pas, je garde et exploite, seulement pour mon site et ma promo perso, dans un cadre non commercial. Et si jamais la personne se retrouve et veut que la photo soit retirée, c’est son droit, je retire (ça ne m’est jamais arrivé). Il s’agit de lieux publics et d’amateurisme, donc ça vaut pas le coup de s’affoler non plus.
Après soyons honnêtes : un million de portraits volés doivent être mis en ligne chaque jour, ça fait des photos sympas mais pas les clichés du siècle non plus.Â
En revanche, si je vois que je tiens vraiment qqch niveau photo, je vais parler à la personne, lui file ma carte et lui suggère de me contacter si elle veut une HD de sa photo (ça arrive tellement peu, ça ne vaut pas le coup de garder une autorisation sur soi, d’autant qu’on fait vite flipper qqun à vouloir non seulement sa photo, mais aussi des papiers à signer). Autre chose, je suis une fille, ça facilite l’approche de « je vous donne ma carte, recontactez-moi ».
Par contre tout ce qui est portraits posés / mariages, etc etc etc, je fais signer des autorisations pour une exploitation non commerciale, qui est valide pour les expos potentielles / les concours / etc etc… Et là encore, si une mariée 4 ans plus tard veut que j’enlève ses photos de mon site, même avec une autorisation en bonne et dûe forme, c’est son droit, et je retire.
Et si jamais je vends un tirage, ou que j’ai un deal commercial pour une photo ?Â
Pour une vente de tirage, je donne 10% de la vente au modèle ; pour un deal commercial, je recontacte le modèle pour lui en parler et signer un nouveau contrat (commercial, celui-là ).
3 décembre 2013
Pour résumer rapidement :
- PRENDRE une photo, même sans autorisation du sujet -> pas de soucis (après tout on a le droit de faire une photo d’un mur et tant pis si il y a quelqu’un qui vient gâcher le mur en passant  )
- DIFFUSER cette photo -> il faut l’autorisation, même à titre non commercial
Mon raisonnement est un poil différent, je prend et je diffuse sans autorisation (si le sujet me dit qu’il ne veut pas je supprime ou je ne diffuse pas), je me dis simplement que prendre ce risque n’est pas si risqué que ça :
- Je suis un illustre inconnu
- 99% des gens ne vont pas chercher à retrouver la photo sur le net
- Je ne mets pas de légende/commentaire sur les photos, la photo ne nuis pas à leur image
- Engager des poursuites coute un bras, pour dans 99,9% du temps se voir demander de ne plus diffuser la cliché.
Bien sur si je m’amusais à utiliser une photo, affichée en 4mx3m, avec comme slogan « Le plus gros cocu du monde » je m’exposerais à un joli retour de bâton
La plupart des gens sont « flattés » de se faire tirer le portrait, un petit sourire ou un « thumb-up » si on vous repère permet de détendre la personne voir d’engager la conversation et faire découvrir qu’on est pas un pervers fétichiste qui tire des photos.
Personnellement je n’ai eu que 2 « mauvais retours », un « lascar de la cité »  qui a pas aimé que je fasse de la pose longue au bord d’une rue alors qu’il passait en voiture (avait-il quelque chose à se reprocher ? ) et une petite mamie que je n’avait pas vue arriver et que j’ai manqué de faire tomber un reculant l’œil vissé au reflex