Connaissez-vous... Dirk Braekman ?|Discussion libre|Forum|Fotoloco
21 novembre 2015
Â
Des tirages en très grands formats, très très sombres, très peu contrastés, une palette de gris restreinte, des clichés parfois flous, parfois sans sujets, presques anecdotiques, bref, rien apparemment de très glamour… et pourtant une présence, une vibration qui m’avaient scotchées quand j’ai découvert son univers au pavillion belge, lors de la dernière biennale de Venise. La vibration du noir, en écho à Soulages, pensais-je.
Â
Qui est-il ? En cherchant, j’ai découvert que, né a Gand en 1958, il entreprend des études de peinture dans sa ville natale. Il vient à la photo dans le but de l’utiliser pour sa peinture, mais finalement adopte définitivement ce médium, avec toutefois une démarche picturale.
Pour lui, la chambre noire est un peu ce que l’atelier est au peintre. Il aime triturer ses négatifs avec les produits chimiques, comme le peintre joue de ses pigments. Le sujet passe au second plan. Il n’y a pas vraiment de message, juste le plaisir de l’instant, sensuel. Et c’est comme cela que je l’ai vécu. Ceci-dit, ses clichés perdent beaucoup à les voir sur un écran numérique. La taille et le rendu des tirages semblent assez indispensable pour pouvoir juger de sa production. (Et je doute que s’il avait posté une de ses Å“uvres sur un site comme Fotoloco ou autre, il ait obtenu beaucoup de suffrages ;-))). Il dit lui-même : «c’est le spectateur qui raconte l’histoire, pas l’image… il faut faire un effort pour capter mon travail ». « Effort », un mot presque suranné, à l’heure de l’immédiateté d’internet…
Pour se rendre compte de l’échelle, voici un cliché de votre serviteur de l’exposition à Venise :
Son interview très instructive lors de la biennale de Venise : https://www.bozar.be/fr/activi…..-braeckman
11 décembre 2014
Chercher la lumière à travers le noir, à travers le gris, tout en subtilité…
On doit presque deviner le sujet, et je comprends qu’il dise que le sujet passe au 2nd plan et n’est pas forcément important, car c’est la sensation qui se dégage et fera naître l’émotion qui sera l’essence même de ces Å“uvres. En grand format en plus, ce devait être grandiose, merci pour cette diffusion Grégoire, et bravo d’entretenir ce forum !
Merci, Fillion, d’enrichir ce fil.
En effet difficile d’apprécier ces photos sur l’écran d’un ordi. Bravo pour la description que tu as faite de l’artiste.
Je retiens cependant cette phrase dans ton texte : (et je doute que s’il avait posté une de ses œuvres sur un site comme Fotoloco ou autre, il ait obtenu beaucoup de suffrages ;-))).
Pour tous les laissés pour compte des podiums, c’est rassurant. En fait, je trouve que cette phrase est très encourageante pour celles et ceux qui veulent, avant tout, faire LEURS photos en suivant ou PAS les critères généralement établis comme gage d’une photo réussie. Bien sûr, il ne s’agit pas non plus de faire n’importe quoi (par exemple une photo avec des personnages dont on aurait décapité les têtes) sous prétexte de nouveauté.
Par habitude, on suit des règles apprises au fur et à mesure de nos lectures ou sur les forums. Des règles qu’il faudrait absolument valider les unes après les autres, sans réflexion sur le genre de photos que l’on souhaite faire. J’ai suivi les règles donc ma photo est belle. Comme si une photo s’analysait uniquement en terme de conditions à remplir, comme si une bonne photo devait être obligatoirement nette, bien exposée, l’horizon bien droit, les diagonales bien en place… les lignes de fuites… et tout le tintouin … et la reine de toutes les règles, la fameuse règle des tiers !
Mais l’essentiel n’est-il pas l’œil ? Les règles rassurent, on les suit pour ne pas se perdre, on se donne ainsi toutes les chances de gagner un podium. Il faut avant tout faire de belles photos pas forcément intéressantes, mais jolies.  Â