Il est des noms qui évoquent tout de suite un sentiment d’excellence. Bugatti, Mont Blanc, Yonger & Bresson, et tant d’autres. Zeiss fait parti de ces marques mythiques qui hantent l’esprit des photographes au même titre que Leica ou Hasselblad. Il est ici en effet question de passion plus que de technique même si la maîtrise absolue de cette dernière par le constructeur est le moteur qui anime le mythe autour des optiques Zeiss.
Si vous aimez lire des quantités de chiffres, reportez vous aux caractéristiques produits car dans les lignes qui suivent nous allons avant tout parler ... photographie.
Avec cet objectif vous entrez dans le monde des “Zeiss-owners” (les possesseurs de Zeiss) peuplé de photographes exigeants autant envers leur matériel qu’envers eux même. La toute première impression quand vous prenez l’optique en main est celle d’un monolithe. Une pièce de mécanique ajustée à la perfection qui semble figée mais qui se laisse manipuler tout en douceur. Ici, point de plastique. L’intégralité de la partie visible est faite de métal dont l’aspect noir moiré orné d’un cerclage chromé est du plus bel effet. La perfection va jusqu’au pare-soleil métallique doublé velours qui s’enclenche sur le fût avec un “clic” assez jouissif. Puis vous vous apercevez qu’aucun commutateur n'émerge de la surface et vous vous demandez comment l’on désactive l’autofocus. Il ne se désactive pas, il n’y en a pas. Ne cherchez pas non plus de stabilisateur, nous sommes face à une optique dont le design “Planar” remonte à 1896 !
Maîtriser de telles optiques pour en tirer toute leur quintessence est un travail de tous les jours. Il suffit de savoir actionner la bague de mise au point au lieu de simplement appuyer sur le déclencheur à mi-course n’est pas chose si aisée surtout depuis que nos boîtiers sont dépourvus de stigmomètres. Mais le velouté et la démultiplication de cette bague sans aucun jeu vous fait vite oublier les efforts que vous allez devoir fournir. Je vous décris ici un univers qui peut sembler un brin élitiste mais regardez le plutôt comme un challenge personnel. Cet objectif va vous obliger à réviser les bases de la photographie et en premier lieu à penser sa photo. Quelle ouverture? Quel cadrage? Quelle profondeur de champ? Quelle zone de mise au point? Avec une mise au point manuelle, inutile de vouloir shooter en rafale, vous perdriez votre temps à appuyer sur le bouton corbeille de votre boîtier. Vous allez aussi redécouvrir les joies de la technique de l’hyperfocale et peut être que ce sera la première fois que vous utiliserez réellement les graduations situées sur le dessus de l’objectif. La seule concession à la technologie que Zeiss a bien voulu intégrer est la confirmation du point d’autofocus mais prenez garde, il faut le considérer comme une aide à la mise au point mais ne jamais lui faire confiance aveuglement surtout aux grandes ouvertures. Faites confiance à votre œil et à vos réglages et tout se passera bien.
Tout ceci est bien beau mais qu’en est-il du rendu? Effectivement si tous ces efforts ne sont pas récompensés à quoi bon? Comme on peut s’y attendre de la part de Zeiss, il est superbe. Sa meilleure plage d’utilisation se situe entre f2 et F11 avec un contraste très prononcé et des couleurs naturellement chaleureuses accompagnées d’un piqué exceptionnel. La pleine ouverture peut être considérée comme un peu molle par une diminution importante du contraste mais même le léger flou qu’il induit reste esthétique et l’image produite est sans commune mesure supérieure au Canon EF 50 f/1.4 dans les mêmes conditions. Le bokeh tout en rondeur et en douceur - une signature incontournable des optiques Zeiss - magnifie votre image en s’opposant au piqué fulgurant de votre sujet. Je vous conseille d’ailleurs l’exercice suivant que m’a soufflé mon photographe lorsque j’ai fait l’acquisition de cette optique. Partez en promenade dans un parc muni uniquement de cet objectif, faites autant de clichés que vous le voulez mais en ne déclenchant qu’une seule fois pour chaque scène, éloignez-vous d’une cinquantaine de mètres et attendez quelques instants avant de regarder le rendu. Très vite, vous apprendrez à ne pas vous presser et à penser vos scènes et vos réglages en profondeur.
En conclusion, si vous cherchez un “50 à tout faire” ce n’est clairement pas le bon choix. Orientez-vous vers le Canon EF50mm f/1.4 USM vous n’en serez pas déçu. Mais vous l’aurez compris, cette optique assez exceptionnelle au sens littéral du terme saura vous procurer de grandes satisfactions pour peu que vous vous occupiez d’elle au même titre qu’un instrument de musique vous procure de grande joies quand vos mains commencent à l’apprivoiser.
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