Ça y est, vous avez craqué! Adieu l’APS-C et vive le Full Frame, vous avez enfin le dernier Canon plein format en main. Vous avez aussi dit adieu à vos optiques EF-S et uniquement gardé votre 50mm. qui était d’ailleurs la seule optique EF que vous possédiez. De grands noms de la photographie ont passé leur vie à 50mm, mais vous avez envie de grands espaces et lorgnez déjà sur le magnifique EF 16-35mm f/2.8 L II. Mais voilà, le boîtier vous a déjà coûté un bras, hypothéquer le second vous empêcherait définitivement la pratique de la photographie.

Vous êtes dans ce cas là? La suite va vous intéresser. Vous avez un APS-C: allons droit au but, cet objectif n’aura que peu d’intérêt de par son range adapté au plein format. Le petit 18-55 du kit de base vous offrira de bien meilleures performances.

Soyons clairs, à l’heure actuelle les zooms "grand angle" pour full-frame ne sont pas légion (2 chez Canon et 1 chez Sigma à ma connaissance) et accordent leurs prix sur ceux des boîtiers auxquels ils sont destinés. Dès lors vient naturellement le choix d’une optique d’occasion. Si vous avez un budget de 450-500 euros, vous trouverez sans mal un 17-40 f/4 L qui est un petit bijou, mais si votre plafond se situe plutôt vers 200-300 euros et bien cet EF 20-35 f/3.5-4.5 USM pourrait être un choix judicieux.
Cet objectif n’est pas le meilleur grand angle pour Canon, ce n’est pas non plus le plus rapide ni même le plus connu, mais ce “petit grand angle” a quelque chose d’attendrissant. Tout d’abord il est vraiment compact et léger. Il accuse 330 grammes sur la balance soit 300 de moins qu’un 16-35 L II. En voyage vous apprécierez cette discrétion. Sa construction, bien que “non-L”, est assez exemplaire et aucune pièce en mouvement n’est apparente gage d’une fiabilité dans le temps. La motorisation USM permet la retouche du point de focus et un travail sans bruit.

Quand on achète un grand angle, la première chose que l’on fait est de l’amener à sa focale la plus basse. Ici les 20 mm couvrent un champ très agréable à travailler mais la première chose qui saute aux yeux est la forte distorsion. Elle est telle que l’on pourrait se demander si ce n’est pas finalement un “mini fisheye”. Ce phénomène s’atténue en glissant vers 35 mm mais sans jamais trouver de réel équilibre. A pleine ouverture, les bords deviennent un peu vaporeux tout en subissant un fort vignettage, mais de bons résultats s’obtiennent en fermant un peu le diaphragme. Si vous êtes l’heureux possesseur d’un 1Dx, d’un 5D mark III, ou d’un 6D vous aurez le bonheur de savoir que ce 20-35 est modélisé dans la base de correction des objectifs. Les résultats en enclenchant cette fonction sont juste bluffants. La distorsion, le vignettage et les aberrations chromatiques disparaissent quasiment pour obtenir une image dynamique au rendu très pro.

Avec cette optique montée sur votre boîtier plein format, vous aurez un point de vue plus large que votre champ de vision naturel. Ceci vous ouvrira des possibilités créatives innombrables. Photos de groupes ou photos de près (35cm de distance de mise au point mini), panoramas grandioses, architectures modernes, portraits, tout peut être abordé avec lui.