Paris, le 14 juillet 2016, 23h00, je suis comme personne face à la Tour Eiffel, en backstage de la scène de France 2, pour réaliser une série d'images du feu d'artifice qui démarre enfin.

Trépied posé, boitier réglé en pose longue, filtre sur l'objectif, j'attendais depuis longtemps ce moment.

Tout autour de la Tour, des regards émerveillés sont portés tout là-haut, les applaudissements claquent après chaque tableau de lumières et de fracas.

Les réseaux sont saturés, la terrible nouvelle ne nous parvient pas.

Autour de nous, les gendarmes savent et sont déjà sur le qui-vive.
Armés de leur professionnalisme, ils attendront sans broncher le final pour nous évacuer arme au poing, aussi sûrement que possible.

23h28, je capte cette image : une France éclatante qui s'illumine dans ce ciel pourtant en deuil.

23h30, la Tour s'éteint.L'information circule comme une traînée de poudre. Horreur et stupéfaction, tristesse, peur.

À Paris, chacun rentrera chez lui sans avoir coeur à fêter la Nation.
Mais chacun rentrera chez lui.

À Nice.