Dans les rues froides, au détour d’un trottoir, j’ai rencontré Jean-Cloud.
Un homme que beaucoup voient comme un sans-abri, mais que d’autres reconnaissent comme un maître d’échecs.
À Bruxelles comme à Marseille, il défie les passants avec son jeu, transformant chaque pièce en arme silencieuse, chaque partie en une leçon de vie.

Il a battu des joueurs célèbres, prouvant que le génie ne se loge pas dans les costumes, ni dans les salons prestigieux, mais parfois dans un regard fatigué et des mains calleuses.
Beaucoup jugent par l’apparence, mais la vérité, elle, se révèle dans la profondeur d’une rencontre.

Ce jour-là, Jean-Cloud m’a offert plus qu’une photo.
Il m’a offert un sourire, une conversation, un verre partagé malgré sa pauvreté.
J’ai compris que le rôle du photographe de rue n’est pas seulement de capturer l’image, mais aussi d’honorer l’humain derrière le visage.

Et lui, par sa dignité, m’a rappelé que la grandeur se cache souvent là où personne ne prend le temps de regarder.