24 Mai 2018
Comment photographier un spectacle? Et comment capturer le mouvement lors d’un spectacle? Vous allez être nombreux à photographier les spectacles de fin d’année scolaire: je voudrais partager avec vous mes conseils pour capturer le mouvement.
Photographier de spectacle: des photos nettes… ou pas!
Quel mode choisir sur son appareil photo? Pourquoi les personnages sont flous? Quels réglages choisir? Comment dépasser la photo classique de spectacle?
Impossible de tout couvrir dans une vidéo mais j’ai quand même oublié quelque chose d’important: un monopied va vous rendre la vie bien plus facile et vos photos plus nettes!
J’assistais hier soir, dans le public, à un spectacle de Cirque. Spectacle essentiellement amateur. J’étais assis tout au fond de la salle et je n’avais pas prévu du prendre des photos, mais à tout hasard j’avais quand meme pris un boîtier et un 70-200. On ne sait jamais.
Mais quand le spectacle avait commencé je me suis dit: tiens, je ne vous ai encore jamais parlé de comment je photographie un spectacle, et plus précisemment le mouvement pendant un spectacle. Alors c’est parti!
Premier conseil: le choix du bon mode
Pour capturer le mouvement l’arme essentielle du photographe c’est la vitesse. Rappellons le triangle d’exposition de toute photographie: ISO (sensibilité), diaphgragme (combien de lumière je laisse rentrer pour une durée déterminée) et enfin la vitesse. En fait on ne devrait jamais parler de vitesse mais plutôt de durée: pendant combien de temps je laisse entrer la lumière.
Donc cette durée d’obturation, vous pouvez la contrôler ou laisser votre appareil la contrôler.
Si vous mettez votre appareil sur le mode Programme, ou le mode priorité au diaphragme c’est l’appareil photo qui va choisir la durée d’obturation pour vous offrir une exposition convenable. En mode manuel vous définissez les 3 paramètres c’est vous qui définissez les 3 paramètres d’exposition, donc vous contrôlez aussi la durée d’obturation. Mais je ne vous conseille pas toujours de travailler en mode manuel. Dans ce spectacle de crique la lumière changeait tout le temps: il aurait donc été très difficile pour moi d’obtenir une bonne exposition continuellement tout en me concentrant sur l’action.
Donc le seul mode qui me permettait de contrôler la durée d’obturation ET m’offrait une mesure d’exposition automatique c’est le mode « Priorité à la vitesse » ou mode Tv ou S.
Donc me voilà en mode Tv. Les ISO sont sur « Automatique » et il ne me reste plus qu’à définir la durée d’obturation souhaitée.
2e conseil: comment figer le mouvement
Quand vous photographiez l’être humain, il bouge et à fortiori des athlètes de cirque. Donc si ils bougent pendant votre exposition votre photo va être floue, ou plus précisemment ils vont être flous sur votre photo. Pour amoindrir ce flou de bougé il faut travailler à des hautes vitesses.
Mon conseil: 1/500s. A 1/500s vous figez presque tout mouvement humain. Certes, vous figerez encore plus le mouvement à 1/1000s ou 1/2000s mais travailler à ces vitesse a un coût. Regardez cette photo: je suis à ISO 6400 déjà et à pleine ouverture f2.8. Si j’étais à 1/2000s je devrais être à ISO 25000!
Donc 1/500 permet de figer le mouvement sans vous coûter trop cher en mouvement.
Avec ce réglage vous pouvez travailler toute la soirée: vous aurez des visages très nets, des mouvements figés et précis. Ce seront des photos qui se vendront bien (là je pense aux spectacles scolaires ou galas) et avec très peu de prise de risque de votre part.
Si votre boitier ne supporte pas de monter à des ISO aussi élevés alors vous pouvez tricher un peu et descendre à 1/320s ou même 1/250s mais vous allez commencer à voir du flou de bougé.
Zone à éviter c’est entre 1/200 et 1/50: c’est la zone du flou moche. Pas assez de flou pour que cela soit artistique et trop pour que la photo soit nette.
Avec des durées d’obturation plus longues que 1/50 on commence à rentrer dans le domaine de la photo artistique: on n’est plus dans la netteté clinique de 1/500, pas dans le flou moche du 1/60: on voit les trainées de mouvement. On commence à montrer ce que l’oeil n’a pas vu.
Il faut être très stable: un trépied est recommandé pour que le contraste entre les zones nettes et le mouvement soit saisissant.
A retenir:
– Netteté de mouvement: à partir de 1/500s et +
– Eviter la zone 1/200 – 1/30
– Expérimenter avec des durées 1/15 et plus lentes à partir du moment où vous êtes stables
– Entraînez vous à voir et à retranscrire le mouvement.
– Il n’y a pas de « bonne » réponse en photo: faites ce qui vous plait.
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Blaise Fiedler: Je suis photographe spécialisé dans le mariage sur les Alpes-Maritimes (06) et dans la belle photographie sociale.
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Commentaires
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Bonsoir Blaise,
Excellente vidéo, merci de nous faire part de ton expérience et les commentaires avec exemples à l’appui.
Ton objectif est-il avec stabilisation ? Quel est l’influence de la stabilisation dans les cas que tu présentes surtout à basse vitesse d’obturation ?
Bonne soirée
Oui: l’objectif est stabilisé.
La stabilisation ne sert qu’à stabiliser les éléments qui ne bougent pas et ne sert à rien pour les personnes.
Extra, comme d’habitude ; merci pour tous ces conseils.
Je pensais que la stabilisation était pour le flou de bouger (celui du photographe) ainsi en mettant la stab il était possible de compenser (relativement) le fait d’être à mains levées, et que la vitesse sélectionnée faisait son office comme ici à 0,8 s par exemple.
J’en profite pour dire que ce qui m’a toujours étonné en photo c’est la « durée d’obturation » ; ne serait-il pas plus logique de dire « durée d’exposition ».
En effet, « obturer » est le fait de boucher, de colmater une fuite … et là on ouvre !?! On dit bien « priorité à l’ouverture » , on ouvre, on ne colmate pas.
Enfin je chipote …
Oui c’est ça, la stab retarde le flou de bougé (du photographe) mais n’a aucune influence sur le flou de mouvement (du sujet) . C’est bien ce que dit Blaise.
Super vidéo!
petite larmes blaise merci bien utile tout ca.
Bonjour Blaise.
Une bonne actualisation de la vidéo de Clémentine sur la balançoire.
A voir et même à revoir quand l’occasion se présentera.
Contente de ce retour de vidéos adaptées aux attentes de beaucoup de locos, me semble-t-il.
Merci Blaise.
Christine
très intéressent, merci Blaise
Bonjour Blaise, et a tous les locos.
Merci pour cette vidéo que je ne manquerai pas d’utiliser au prochain spectacle que je verrai.
Bonjour et merci Blaise, en attente de spectacle pour essayer de mettre en pratique … Bonne journée Gisèle
Merci Blaise pour ces excellents conseils et merci pour ce retour sur les cours photo !
Bonjour Blaise, j’accueil cette nouvelle vidéo avec plaisir,de quoi expérimenter de nouvelles idées,il bien faut reconnaître que cela manquait.Grand merci.
Merci Blaise de nous faire part de ton expérience de pro toujours utile.
Dans ma ville tous les ans il y a le festival du cirque et je fais souvent des photos de spectacles. Je vois que tu recommandes d’utiliser les ISO automatiques. Je ne suis pas très fan et je n’utilise jamais ce mode, car tu n’as pas la mains sur l’exposition étant donné que c’est ton APN qui va décider. Ce qui donne souvent des photos surexposées quand tu as dans ces spectacles souvent des fonts noirs. Et quand tu fais un recadrage c’est la cata. Pourrais tu nous dire ce que en penses? Et l’utilises tu vraiment souvent? Moi je préfère le mode manuel tu as la main sur tout :)
Bonjour. Je me permets de répondre déjà, selon mon expérience assez intensive avec les spectacles. J’utilise, moi aussi les isos automatique, mais je travaille en mesure spot sur les sujets. Cela évite les surexpositions.
Par ailleurs, notamment dans le théâtre où la mode est aux éclairages très très tamisés, je ne peux pas travailler à 1/500s comme préconisé. Mais avec 1/125s, sur des sujets peu mobiles j’obtiens quand-même d’assez bons résultats. Et, pour le fun, voici une photo prise à 12800 iso et 1/40s., quand-même assez nette ;-) http://zupimages.net/viewer.php?id=18/21/ekit.jpg
Merci Fillion pour ces compléments: d’accord avec toi sur tout.
– Oui: le fond noir est un piège redoutable pour les mesures d’exposition matricielles, surtout avec de l’éclairage spot. D’où l’intéret du mode manuel si l’éclairage ne bouge pas, de la mesure spot, ou de sous exposer un peu. Ma première photo de cette vidéo est d’ailleurs surexposée exactement à cause de cela (voir le visage de la fille).
– Oui, on peut obtenir des résultats nets bien en dessous de 1/500s, mais soit il faut beaucoup plus de chance soit il faut beaucoup moins de mouvement. Ce n’est pas une règle universelle: à contrario je suis sûr que pour le patinage artistique il faut beaucoup PLUS que 1/500 :)
Merci Fillon pour ta réponse. Mais en mode spot comment fais tu quand tu recadres? Tu n’as pas le temps d’enregistrer l’exposition et de recadrer???
Bonjour,
Perso je n’utilise jamais le spot metering qui sur le matériel Canon ne fonctionne pas de façon intuitive.
Sur tous les boitiers Canon à l’exception de la série 1D, le spot metering ne mesure que le 3% du centre de la scène, et ce quelque soit mon choix de collimateur de MAP. Donc vous pouvez avoir une lecture très fausse si vous utilisez un autre collimateur que celui central.
La seule raison (sur Canon) d’utiliser le spot metering c’est en mode manuel pour faire des lectures précises de la scène et ensuite, manuellement, régler son expo.
Sur Nikon il me semble que le spot metering concerne bien le collimateur de MAP.
Dans les modes automatiques j’ai plus tendance à utiliser la compensation d’exposition et le mode de lecture d’exposition matriciel.
Blaise
Merci Blaise pour tes explications techniques que je ne connaissais pas complètement. Je suis de plus en plus persuadé maintenant que quelque soit les conditions de prises de vues (spectacle,sport, portrait etc…) le mode manuel et vraiment le plus adapté :)
Je ne connais pas les canons, mais avec mon fuji, j’ai un joystick très intuitif qui me permet de déplacer facilement mon collimateur. L’expo spot se fait, sauf erreur sur celle du collimateur…
Bonne vidéo merci
Super vidéo très explicative pour un débutant comme moi merci j’ai appris plein de chose grâce à votre vidéo.
De l’intérêt d’avoir un boitier qui monte bien en ISO pour ce genre de photos. C’est l’une des circonstances où je suis content d’avoir maintenant un 5D avec lequel je peux monter sans gros problèmes à 10000ISO quand je tachais de ne pas dépasser 2000ISO avec le 7D.
Merci bien pour tous ces apports Blaise. Une fois de plus je comprends que la photo reste un sujet très vaste où la place à l’apprentissage est toujours présente.
Merci
Merci Blaise pour cette vidéo instructive. Je viens de comprendre pourquoi certaines de mes photos semblaient flous (zone 1/50 et 1/200). Elles ne marquaient pas suffisamment l’intention photographique. Encore merci de partager tes astuces et techniques.
Bonjour Blaise, tu parles du mode Tv en réglage, sur mon apn j’ai le mode Tv mais aussi le mode Tav ou l’on peut réglé à la foi le temps d’obturation et l’ouverture c’est les isos qui changent de valeur.
Qu’en penses-tu quel est le meilleur réglage?
1/500ème c’est énorme ! Dans la plupart des salles de spectacle y compris les zéniths, vous allez monter à des valeurs ISO hallucinantes… A L’opéra, je bosse à f/2.8, 1/125 4000 ISO, soit 16000 ISO à 1/500ème. En SMAC ou zenith c’est 25600 pour 1/160ème très régulièrement, alors caluculez à 1/500ème…
A 1/500ème vous figez globalement et totalement n’importe quel saut (un guitariste metalleux qui saute de la grosse caisse de son batteur), mais si vous déclenchez au point le plus haut du saut, 1/160 à 1/320 suffit, tout dépend les mouvements de tête.
On peut faire entre le tout net ou tout flou, et c’est même ce qui est le plus subtil dans la restitution du mouvement à mon sens ; un percussionniste, par exemple, avec le visage (et l’expression) bien net et les mains qui « filent » produit une image plus impactante qu’un tout flou ou tout net. Il suffit de caler sa vitesse sur l’élément que l’on souhaite figer au lieu de chercher à figer (ou laisser filer) la totalité de la scène. Et là, on aura une photo nettement moins commune.
Merci Blaise pour cet excellent tuto avec de très belles photos explicatives, et qui donne naissance à des commentaires très instructifs également !
Super, merci Blaise pour ton partage d’expérience, je me régale comme d’habitude! Je me posais deux questions:
– Confirmes tu que les appareils de type plein format sont bien plus adaptés à ce type de photo qu’un APS-C où les isos vont très vite grimper?
– Les réglages de vitesse conseillés semblent correspondre à une focale de 70mm, peut on adapter en fonction de la focale utilisée?